Agnès Desarthe

 

Le château des rentiers (2023) 

 

Au début de son livre, l’auteur se tourne délibérément vers nos morts, parce que ce sont eux qui sont nos béquilles : ils sont l’édifice sur lequel nous construisons notre vie. Par la suite, elle aborde les sujets plus générationnels mais sans jamais mettre en balance les parents et leurs enfants. Pourquoi, par exemple, ne pas envisager de vivre ensemble une collocation d’anciens, aux soucis semblables, aux mêmes exigences et aux envies un peu folles ! Parce que « vieux » n’est pas synonyme de fin ou d’usure. S’ils sont en bonne santé, les gens âgés ont la liberté totale de vivre leurs désirs sans contrainte et l’époque actuelle redonne à nos grands-parents une vie sereine de retraités. Il n’est pas question ici, du « quatrième » âge…

 

Viola Ardone

Le train des enfants (2022)

 

Dans un livre agréablement parcouru, nous avons le récit émouvant d’une action de solidarité envisagée par les communistes à la fin des hostilités de la seconde guerre mondiale en Italie. En 1946, les communistes du sud de l’Italie envoient par le train de nombreux enfants très pauvres rencontrer des « parents » de substitution, volontaires et aisés, des provinces du nord. Ce déplacement s’opère dans un esprit de bienveillance et dans un souci d’équité, afin d’offrir à ces enfants nécessiteux une période de vie plus facile. Tous âgés de 6-7 ans, envoyés là pour une courte période, ils sont vite déchirés entre le souvenir d’une masure, mais avec leurs parents et la réalité d’une vie où rien ne manque, tant l’affection que l’aisance. Le temps passe, les personnalités se construisent, mais le facteur du déséquilibre affectif perdure et les traces en sont parfois prégnantes. 

 

Sophie Fontanel

 

Admirable (2023)

 

Au fin fond de la Grèce et dans un paysage de rêve, le lecteur pénètre la vie d’une femme mûre, que la société telle qu’elle est, n’intéresse plus. Les livres et la solitude remplissent ses journées, quelques courses dans le village voisin suffisent à la préparation de ses repas et son épanouissement semble être parfaitement équilibré. Le lecteur apprend vite qu’elle est probablement unique sur terre à n’avoir pas cédé aux sirènes du médicament qui coupe court à tout vieillissement physique. La lecture de cet ouvrage est rapide et simple, mais elle aborde des thèmes existentiels qui débouchent sur l’avènement du rire comme composant essentiel de la santé mentale. Le livre gai, a su astucieusement garder secret le dénouement, qui reste encore bien improbable à une vingtaine de pages de la fin. Cet ouvrage est agréable à lire, original et amusant.

 

Alexis Michalik

Loin (2022)

 

Dans une famille recomposée, un jeune homme s’évade du confort de son quotidien pour rencontrer son père disparu sans laisser d’adresse. De pays en pays, au hasard des rencontres et souvent en bravant bien des dangers, cet homme d’une trentaine d’années emporte le lecteur dans un cyclone de rebondissements pour son plus grand plaisir ! Les critiques évoquent souvent Alexandre Dumas pour parler de ce livre. Effectivement, le lecteur va de surprises en rebondissements, de mensonges en sorcellerie et de découvertes en révélations avec le même enthousiasme que celui qu’il peut ressentir en côtoyant le Comte de Monte Christo ou les Trois Mousquetaires… A ceci près que nous sommes dans les années 2000, que nous connaissons le canal de Suez, la guerre de 39, le tsunami en Indonésie ou la chute du mur de Berlin … Nous sommes emportés dans un tourbillon d’aventures dont les lendemains sont toujours prometteurs comme le serait un road trip des temps modernes. Le rythme est haletant, la lecture est un régal.